Cet article est ma contribution au festival A la Croisée des Blogs du mois de Décembre 2010, sur le thème Sortir de sa zone de confort organisé par Fabrice du blog ProLire.
Fréquenter les bonnes personnes pour progresser dans un domaine est pour moi un des facteurs les plus importants pour réussir. Imaginez seulement le coup de boost que vous donnerait l’opportunité de côtoyer les personnes qui vous inspirent le plus. Par exemple, en tant que blogueur, si vous aviez la chance d’interviewer Leo Babauta de Zen Habits, un des 25 blogueurs les plus influents au monde, comme Alban l’a fait il y a quelques jours sur AlbanBlog.
Mieux encore : que diriez-vous de compter dans votre cercle d’amis des personnes qui poursuivent avec acharnement les mêmes rêves que vous ? Ne serait-ce pas un tremplin extraordinaire pour vous motiver en permanence à atteindre des sommets ?
En voilà un beau programme ! Pourtant la tâche est plutôt ardue et vous devrez certainement bouleverser vos petites habitudes. Car si vous ne voulez pas attendre indéfiniment que la chance vous tombe dessus, ce sera votre boulot de prospecter parmi les réseaux d’experts, d’attirer leur attention déjà limitée par les nombreuses sollicitations, et de vous déplacer pour aller les rencontrer.
Je vous propose dans cet article de discuter de cette problématique…
Le pouvoir des mentors
Savez-vous que nous n’utilisons pas notre potentiel d’apprentissage au maximum ? Ca peut paraître arrogant de ma part de faire cette hypothèse, mais c’est une évidence. Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce qu’il n’existe pas de système d’apprentissage parfait. L’exemple le pire est sans doute celui de l’école traditionnelle.
Nous en avions déjà parlé dans l’article Ces autodidactes qui réussissent. Un professeur d’école n’adapte pas ses cours pour chaque élève, il traite ses cours de façon à ce qu’il soit compris par la majorité des élèves mais n’a pas le temps de soutenir ceux qui pour une raison ou une autre traînent des pieds, et il ne peut pas aller plus vite non plus pour ceux qui ont des facilités. De plus, les élèves se concentrent sur la réussite aux tests, ils ne prennent donc généralement pas très à coeur leur sujet et approfondissent juste le nécessaire pour réussir aux tests.
Plus tard lorsqu’on arrive à l’Université, on commence déjà à prendre davantage plaisir à étudier étant donné que l’on a choisi le domaine où l’on désire exercer notre métier. Cependant, nous sommes encore dans une éducation de masse avec les mêmes défauts.
Quelle est donc la solution idéale pour optimiser notre apprentissage ? Eh bien pour moi la solution idéale est d’obtenir des conseils personnalisés de la part d’un mentor à la fois expert dans le domaine visé et très bon pédagogue. Le fait est qu’un mentor expérimenté saura déjà nous enseigner beaucoup plus rapidement la matière sur laquelle nous planchons qu’un professeur traditionnel : il utilisera un vocabulaire à notre portée et clarifiera toutes les notions incomprises ; il saura détecter aisément nos limitations et les débloquer ; il nous aidera à nous surpasser, à repousser nos limites tandis que nous évoluerons avec émerveillement d’un concept à l’autre. Il sera ainsi possible d’internaliser en nous toutes ces années d’expérience qu’il a aquises sur le terrain, en un temps bien inférieur à celui d’un cursus de l’enseignement classique.
Pour illustrer ce sujet, je vous invite à déguster ce merveilleux retour d’expérience de la part de Derek Sivers parlant de son mentor : Kimo Williams qu’il rencontra à l’âge de 17 ans et lui permit d’évoluer très vite dans le monde de la musique :
Il n’existe pas de limites. (Les leçons qui ont changé ma vie.)
Renouveler son cercle d’amis
Vous me direz maintenant : il n’est pas toujours facile d’avoir la chance d’obtenir les conseils avisés d’un expert reconnu. D’autant plus que ceux-ci monnayent traditionnellement leurs conseils et leur temps assez cher, à moins que vous soyez assez prometteur à leurs yeux pour qu’ils acceptent de vous prendre sous leur aile, en tant qu’apprenti. Ou que vous les relanciez suffisamment par email pour qu’ils jettent l’éponge et acceptent de vous répondre
Devant la difficulté de trouver d’emblée un mentor accessible et talentueux, il sera utile de commencer par mesurer ce que peut vous apporter votre cercle d’amis :
- Les personnes que vous fréquentez le plus vous poussent-elles vers le haut ou vers le bas ?
- Ont-elles les mêmes objectifs et principes que vous ?
- Est-ce qu’elles vous font diverger ou converger vers vos objectifs ?
Il me semble que beaucoup de gens sont coincés dans leur cercle d’amis d’enfance. Pour ne pas les décevoir, ils se font un devoir de nouer des contacts étroits avec eux, alors même que plus grand chose ne les réuni, à part les souvenirs passés ensemble. C’est alors que ce petit cercle d’amis se met à nous posséder : on hésite à aller voir ailleurs de peur d’éveiller leur jalousie, et on se referme sur eux, on est même amenés à se reposer sur eux, et à nous délecter de cette petite bulle confortable qui sera toujours là pour nous.
Je crois au contraire qu’il soit important d’avoir une certaine indépendance et de renouveler de temps en temps son cercle d’amis pour qu’il soit plus conforme à nos aspirations. Je suis bien d’accord qu’il est très appréciable de fréquenter et de cultiver nos relations avec nos amis les plus intimes, ceux qui nous ont accompagnés sur des portions entières de notre vie. Par contre je me méfie du danger de se faire accaparer par un groupe, surtout s’il est toxique à notre changement.
Trouver les bon contacts
A travers l’histoire, de nombreux courants de pensée et de compétence se sont formés dans un lieu géographique précis, selon les réseaux de connaissance d’intellectuels influents. C’est ainsi que Paris a joué un grand rôle pendant la période des Lumières, que Bristol est devenu le berceau de nombreux groupes précurseurs du style de musique Trip-Hop (Portishead, Massive Attack, Tricky), ou que la Silicon Valley est devenue la capitale des entrepreneurs du web 2.0.
Le must est alors de se mettre au coeur des zones de compétence correspondant à notre passion. On pourra ainsi rencontrer beaucoup plus facilement des contacts intéressants et se lier d’amitié avec eux. Par exemple si vous voulez devenir champion de Tango argentin, mieux vaut habiter à Buenos Aires. Si vous voulez devenir champion de surf, mieux vaut habiter à Hawaï. Vous pouvez aussi décider de fair une tournée mondiale des sites de surf : pratiquer pendant l’hiver en Australie et à la Réunion, en été sur les côtes atlantique françaises et en Californie.
Si vous avez une passion suffisamment dématérialisée (comme l’informatique), on pourra également jouer la carte des communautés virtuelles. C’est la solution que j’ai choisie puisque si vous me lisez régulièrement, vous devez savoir que j’ai créé la communauté developpementpersonnel.org. En outre les communautés virtuelles organisent généralement des rencontres physique, où l’on en profite pour rencontrer d’un seul coup plusieurs membres du réseau. Et en complément, je conseille fortement l’utilisation du téléphone, ou des appels via Skype, qui permettent d’établir un contact beaucoup plus intime avec votre interlocuteur.
Je soulignerai enfin l’importance des réseaux de clubs locaux. Si vous pouvez pratiquer votre passion localement, il y a fort à parier que vous rencontrerez des experts talentueux. C’est ainsi que j’ai rencontré ma mentor en présentation orale dans mon club Toastmasters ici à l’Ile Maurice, ainsi que de nombreuses autres personnes dont l’éloquence m’inspirent à m’améliorer.
Que pensez-vous du pouvoir formateur des personnes que vous fréquentez ? Cherchez-vous activement à enrichir votre entourage de personnalités qui vous inspirent dans vos objectifs ? Je vous propose d’en parler dans les commentaires de cet article…
Crédit photo : Mai Le
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