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Reconquérir sa vie : le petit guide de la scannitude

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Reconquerir sa vie : le guide des scanneurs

Savez-vous ce qu’est un scanneur ? Non, je ne veux pas parler de cet appareil qui sert à scanner les documents ! 😛 “Scanneur” est le nouveau terme inventé par Barbara Sher dans son livre Refuse to Choose, pour désigner les gens créatifs.

Cela va même au delà de la créativité puisqu’un scanneur refuse catégoriquement de se spécialiser dans un domaine bien précis, préférant butiner parmi les tâches qui lui plaisent, au gré de ses envies. Tel le scanneur de documents, le scanneur humain passe sans cesse d’un sujet à l’autre, en les survolant à toute vitesse sans vraiment les approfondir.

En terme scientifique, on les appelle aussi les neuro-droitiers, car ils utilisent plus volontier l’hémisphère droit de leur cerveau, celui de la créativité (voir à ce sujet mon article Pensez-vous plutôt avec l’hémisphère gauche ou l’hémisphère droit du cerveau ? ).

Si je vous en parle aujourd’hui, c’est que je viens de terminer le livre Reconquérir sa vie dédié aux scanneurs, et écrit par le plus célèbre scanneur de la blogosphère francophone : Jean-Philippe Touzeau du blog Révolution Personnelle. J’ai donc tenu à vous faire partager mes impressions sur ce livre qui m’a scotché du début à la fin…

Je suis un scanneur !

Déjà ce qui est sympathique avec ce livre, c’est que vous allez très probablement vous y reconnaître. On est même tenté de s’exclamer : "Quoi ? Mais comment Jean-Philippe me connaît si bien ?" lorsqu’on parcours les pages de ce guide.

Comment savoir si vous êtes un scanneur ? Eh bien vous êtes une scanneur si vous avez tendance à papillonner, et à travailler par à coup sur des projets très divers. Vous surfez sur une vague de travail, puis vous l’abandonnez pour la reprendre plus tard… ou pas ! Loin de vous satisfaire d’un seul domaine, vous vous épanouissez dans la diversité.

Il paraît que cela viendrait de notre enfance. Etant enfant, on n’a pas pu explorer suffisamment le monde pour sélectionner ce qui nous plaît vraiment. Du coup, tout nous paraît passionnant. Et notre cerveau s’habitue à passer sans cesse d’un sujet à un autre, à un rythme frénétique.

Trouver votre dominante

Pourtant, au-delà de ce bouillonnement d’idées, même les scanneurs ont leur domaine de prédilection. Jean-Philippe appelle cela notre dominante. Mais bien souvent, nous ne sommes même pas conscients que nous en avons une.

Pour la débusquer, il faut donc faire un travail sur soi. S’observer, mais également observer l’image que nous renvoient les autres de nous-même. Quel est ce fil conducteur qui nous suit tout au long de notre vie ?

Se découvrir une passion peut se jouer à très peu de choses. Mais cela découlera certainement de la reconnaissance. Très tôt dans votre vie, il y aura eu forcément un domaine où quelqu’un, un jour, a su reconnaître en vous l’âme d’un génie. 🙂

Jean-Philippe illustre cela à l’aide de son propre vécu. Mais peut-être que vous serez intéressés de connaître le miens. Alors allons-y (si vous êtes pressé, n’hésitez pas à sauter cette partie)…

Ma petite histoire de scanneur

Personnellement, j’ai eu plusieurs moments de reconnaissance, à plusieurs reprises. Par exemple lorsque j’avais 10 ans, un ami de mon père venait souvent à la maison pour nous aider avec notre ordinateur. Et moi j’adorais observer les multiples commandes tapées par notre ami. A l’époque, installer un logiciel ou un jeu était un véritable exploit. Et avec les encouragements de cet ami, j’étais devenu très bon pour résoudre toute sorte de problèmes. Il faut dire que mes parents n’ont jamais voulu m’acheter la dernière console de jeu vidéo, alors je les installais moi-même sur notre propre ordinateur 🙂

Ensuite il y a eu la biologie. Au collège, on avait un professeur que tout le monde adorait. D’un charisme extraordinaire, il arrivait à nous tenir en éveil à toutes sortes de sujets. Curieusement, j’avais beaucoup de facilités pour cette matière. Et puis ça me plaisait beaucoup. Mon engouement était d’ailleurs alimenté par les bonnes notes et les encouragements du professeur.

Parallèlement, mon prof de math était un véritable tyran. Quand il pointait le doigt sur nous, tout le monde tremblait dans la classe. Et même son nom ressemblait au mot "calvaire". Bref, il me dit un jour : "toi de toute façon, tu ne sera jamais bon en mathématique". Ce fût une des raisons pour lesquelles je décidais plutôt d’intégrer un lycée agricole, porté pas ma passion de la biologie.

Mais au lycée agricole, quelque chose clochait. Certes j’adorais toujours étudier la biologie. Mais l’exploitation de cheptels bovins, la gestion d’une ferme, tout cela rompait complètement avec ma vision poétique de la nature. Moi je m’imaginais garde pêche, dans une petite maison au fond de la forêt… (bon, avec un ordinateur tout de même 🙂 )

Finalement, je finis donc mes études dans un lycée conventionnel, avec des notes correctes en biologie, mais pas extraordinaires. D’une part, j’étais choqué par la différence de niveau entre les deux lycée. Et d’autre part, j’étais passé d’une écrasante majorité de garçons, à une écrasante majorité de filles. De quoi troubler l’adolescent que j’étais 😉

J’étais donc devenu un élève très moyen. Et j’obtins mon baccalauréat un peu à l’arrache. Mais un coup du destin allait me donner une seconde chance : un jour, le téléphone sonna et on m’appris qu’une place s’était libérée en prépa biologie ! Evidemment, je ne me suis pas fait prier. 🙂

En fait on pourrait croire qu’en prépa biologie, on ne fait que de la biologie. Mais ça regroupe toutes les sciences : mathématiques, physique-chimie, sciences de la vie et de la terre. Un régal pour un scanneur !

Pourtant, l’euphorie ne fût que de courte durée. Tout simplement parce que le rythme était tellement effréné qu’il était impossible de savourer ce que l’on apprenait. On me gavait de bien plus de connaissance que je n’avais la capacité d’assimiler. Et la compétition était tellement forte, que j’avais l’impression d’être nul en tout…

Après une honorable place d’avant dernier dans ma classe de prépa – alors que j’avais bossé comme un malade toute l’année – je repartais pour une première année à la faculté des sciences, la tête basse, sans même le courage de tenter les exams pour passer directement en deuxième année.

J’étais loin de me douter que cela allait constituer un formidable tremplin vers mon premier coup de coeur : l’informatique. Car avec toutes les connaissances qui germaient dans mon esprit depuis la prépa, j’avais accumulé un précieux trésor de guerre. J’avais la hargne, j’avais la rage au ventre pour m’en sortir. Tout ce potentiel s’est libéré d’un seul coup, ce qui fit que je plafonnais dans tous les classements parmi les meilleurs, et même en mathématiques !

C’est alors que j’obtins sur dossier un ticket pour une école d’ingénieur non loin de ma ville natale : Nice, où je persévéra jusqu’à obtenir le fameux diplôme d’ingénieur en informatique.

Tout cela pour dire que pour la majorité d’entre nous, la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Nous ne sommes pas tous chef cuisinier ou coiffeur de génération en génération. On peut être bon dans un domaine sous certaines circonstances, et mauvais sous d’autres hospices. Mais il faut croire en ses capacités, et un jour, lorsque le temps est venu, on devient capable de les exprimer comme il se doit.

Comment s’organiser lorsqu’on est un scanneur ?

Inutile de vous dire que la partie du livre sur l’organisation personnelle du scanneur a retenu toute mon attention, puisque c’est mon domaine de prédilection. En plus, Jean-Philippe ne se prive pas de fustiger les ravages de l’ultra-efficacité, et ça me plaît bien de voir l’efficacité sous un autre angle de vue.

En lisant ces passages, je me suis rappelé du film de Charlie Chaplin : Les temps modernes, où les travailleurs s’activent toute la journée à des tâches répétitives et ennuyeuses. Ces tâches à mille lieux de leur nature profonde, de leur humanité, qui finissent par les rendre fous. Evidemment, pour tout scanneur qui se respecte, c’est clairement un environnement hostile que l’on souhaite à tout prix éviter !

Que faire alors ? Il faut bien canaliser nos forces quelque part. Sinon, bien sûr, elles se perdraient dans la nature…

Le truc tout d’abord, c’est de toujours travailler avec le coeur. En aucun cas nous ne voulons nous étouffer dans des engagements qui ne nous ressemblent pas ou qui ne sont plus à l’ordre du jour. Apprenons donc à utiliser une structure de travail suffisamment souple pour épouser les contours de notre personnalité.

Les dates butoires

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Jean-Philippe n’est pas contre les dates butoires. Et ça m’a rassuré puisqu’à mon sens, c’est le meilleur remède pour contrer la loi de Parkinson (à ce propos, voir aussi mon article sur les 6 lois fondamentales de la gestion du temps).

Par contre, elles ne doivent pas être vues comme un mur infranchissable, on doit pouvoir les repousser si jamais l’inspiration ne vient pas au bon moment. Et nous savons tous qu’il s’agit d’un animal difficile à domestiquer 🙂

Une date butoire sera donc utile dans le cas où il s’agit d’un indicateur. Comme une boussole qui nous donne une direction à suivre et nous rappelle qu’il y a un  travail à rendre.

Garder une trace

Jean-Philippe est également un adepte de la prise de note, et je le rejoint tout à fait sur ce point. Garder une trace est à mon sens une des habitudes les plus cruciales pour générer et enchaîner les idées lumineuses.

C’est également une très bonne source d’inspiration au cas où vous ne savez pas quoi faire. Si cela vous arrive, parcourez simplement chacun des fichiers où sont stockées vos notes et décidez de ce que vous désirez faire sur le moment.

Sans oublier que noter ainsi ce qui est dans votre esprit vous libère de l’anxiété liée à la peur d’oublier.

Surfer sur la vague de votre inspiration

Enfin, Jean-Philippe utilise la métaphore de la vague pour décrire les deux fameuses étapes d’un projet où nous sommes les plus motivés, et donc les plus créatifs : à savoir la germination et la finalisation (cette dernière est appelée dans ce cas précis la "deuxième vague").

Rappelons qu’un projet commence typiquement par une phase de germination où la nouveauté de cette activité nous fait pousser des ailes. Puis la traversée du désert, où nos forces nous abandonnent peu à peu, et où nous sommes le plus susceptibles d’abandonner. Et enfin la phase de finalisation, où tout se met en place, et où la perspective de mettre notre projet sous les projecteurs galvanise nos forces.

En vérité, Jean-Philippe n’en parle pas en ces termes, et n’exclue pas qu’il y ait d’autres vagues d’inspiration. Ce qu’il décrit, ce sont plutôt des élans de motivation qui arrivent comme ça sur le moment. Et nous devons absolument en profiter sans attendre lorsque cela se produit.

Conclusion

Je n’ai qu’un mot à la bouche après avoir lu "Reconquérir sa vie" : inspirant. Et je ne dis pas ça en l’air mais dans le plus pur sens du terme. En lisant ce livre, vous ne recevrez pas une bonne claque à la figure mais plutôt une douce brise d’air frais qui vient tout doucement vous suggérer une direction. Et cela convient parfaitement aux scanneurs qui n’aiment pas qu’on les prenne pour des robots.

Je vous suggère donc de lire ce livre parce qu’il se déguste comme le bon vin. Et on en ressort avec des idées plein la tête, et l’impression que nous sommes moins seuls dans le petit monde des créateurs indomptables.

Il s’agit d’un livre court, mais sans blah blah inutile, un peu à la manière de cette dissertation de philosophie, où j’obtins un 14 avec guère plus que deux pages manuscrites – je vous rassure quand même, le manuel de Jean-Philippe fais 85 pages et s’enrichira au fur et à mesure des nouvelles éditions. Mais il faut dire que lorsqu’on écrit avec le coeur, on se fiche bien de respecter quelque quota d’écriture arbitrairement défini.

Voilà, alors Jean-Philippe si tu me lis, je te dis merci pour ton livre. Et prends tout le temps qu’il te faudra pour écrire le prochain : je sais que tes lecteurs saurons te prodiguer des rappels stratégiques quand il le faudra. 🙂

Voici le lien pour vous procurer le livre de Jean-Philippe : Reconquérir sa Vie

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